L’obligation pour l’employeur de dénoncer un salarié coupable d’une infraction à la sécurité routière avec un véhicule de l’entreprise

Par Emmanuelle Sapène et Laure Guilmet

Le projet de loi de modernisation de la justice du XXIème siècle a été définitivement adopté par le Parlement le 12 octobre 2016. Il comporte plusieurs dispositions intéressant le droit du travail, et notamment l’obligation pour les employeurs de dévoiler le nom du salarié ayant commis une infraction à la sécurité routière avec un véhicule de l’entreprise.

 

Le code de la route sera en effet complété par un article L. 121-6 rédigé en ces termes :

« Lorsqu’une infraction constatée selon les modalités prévues à l’article L. 130-9 a été commise avec un véhicule dont le titulaire du certificat d’immatriculation est une personne morale ou qui est détenu par une personne morale, le représentant légal de cette personne morale doit indiquer, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception ou de façon dématérialisée, selon des modalités précisées par arrêté, dans un délai de quarante-cinq jours à compter de l’envoi ou de la remise de l’avis de contravention, à l’autorité mentionnée sur cet avis, l’identité et l’adresse de la personne physique qui conduisait ce véhicule, à moins qu’il n’établisse l’existence d’un vol, d’une usurpation de plaque d’immatriculation ou de tout autre événement de force majeure.
Le fait de contrevenir au présent article est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe
».

 

A compter du 1er janvier 2017, l’employeur aura une obligation légale de communiquer aux autorités l’identité et l’adresse du salarié coupable de l’infraction.

 

Attention, c’est sur le représentant légal que pèse cette obligation et en cas de non-respect, c’est lui et non la personne morale, qui sera passible d’une amende d’un montant maximum de 750 euros.